Objectif 11 : aires protégées et conservées

D’ici à 2020, au moins 17 % des zones terrestres et d’eaux intérieures et 10 % des zones marines et côtières, y compris les zones qui sont particulièrement importantes pour la diversité biologique et les services fournis par les écosystèmes, sont conservées au moyen de réseaux écologiquement représentatifs et bien reliés d’aires protégées gérées efficacement et équitablement et d’autres mesures de conservation efficaces par zone, et intégrées dans l’ensemble du paysage terrestre et marin.

Messages principaux

  • Les objectifs de conservation de 17 % et 10 % sont susceptibles d’être atteints sur la base d’une comptabilité purement spatiale, mais les progrès en termes d’efficacité et d’équité accusent des retards importants. Cela a donné lieu à des conflits permanents avec les peuples autochtones et les communautés locales, à leur aliénation, et parfois à des violations flagrantes des droits humains.
  • Les peuples autochtones et les communautés locales administrent au moins 50 % de la surface terrestre mondiale, selon des régimes coutumiers ou communautaires, avec de plus en plus de preuves indiquant que dans ces zones, la diversité biologique est conservée de manière effective, mettant ainsi en lumière une grande occasion manquée à l’échelon mondial de promouvoir la conservation à cause des systèmes de conservation actuels.
  • Une transformation radicale des politiques et pratiques en matière de conservation est nécessaire, orientée vers des approches collaboratives fondées sur les droits, qui reconnaissent le potentiel de conservation important qu’apportent des garanties pour les droits aux terres et aux territoires des peuples autochtones et des communautés locales.
  • Un changement conceptuel est nécessaire, pour passer de la « conservation comme objectif » d’interventions externes dans des aires apparemment « naturelles » sans influence humaine, à la compréhension du fait que de bons résultats en matière de conservation découlent de relations continues entre les humains et la nature enracinées dans la culture, tel que le montrent les peuples autochtones et les communautés locales avec leurs terres, leurs territoires et leurs ressources.

Signification de l’objectif 11 pour les peuples autochtones et les communautés locales

L’objectif 11 est extrêmement important pour les peuples autochtones et les communautés locales parce que, selon la façon dont les aires protégées et conservées sont conçues et réalisées, elles peuvent soit entraîner des violations majeures des droits humains et des déplacements, soit reconnaître et soutenir les efforts des peuples autochtones et des communautés locales pour conserver et gérer durablement leurs terres, territoires et ressources naturelles. Du point de vue des peuples autochtones et des communautés locales, l’objectif 11 s’est avéré constituer une occasion pour permettre une action positive sur les sites autochtones et les sites dirigés par des communautés ou co-gérés et sur les aires conservées, mais aussi une grave menace là où des restrictions croissantes ont été imposées dans le cadre de modèles d’aires protégées plus conventionnels fondés sur l’exclusion.

La contribution potentielle de la reconnaissance des systèmes de gestion et des droits fonciers des peuples autochtones et des communautés locales à l’extension de la surface globale qui est juridiquement reconnue comme protégée et conservée est colossale. Au moins un quart de la superficie terrestre mondiale est traditionnellement détenu, géré, utilisé ou occupé par des peuples autochtones (environ 38 millions de kilomètres carrés).1 . Cette superficie comprend environ 40 % de toutes les terres formellement protégées, et environ 40 % de toutes les terres possédant encore des paysages à l’écologie intacte2 et donc riches en diversité biologique et en stocks de carbone.3

Dot–Green–9px

Figure 3 : superposition de la superficie des terres formellement désignées comme protégées (« Protégées »), des terres traditionnellement détenues, gérées, utilisées ou occupées par des peuples autochtones (« Autochtones »), et des terres restantes où l’intervention de l’homme et très limitée (« Naturelles »), aux niveaux mondial et régional

Source : Garnett, S.T. et al.4
Overlap between the area of land formally designated protected (‘Protected’); lands traditionally owned, managed, used or occupied by indigenous peoples (‘Indigenous’); and remaining land with very low human intervention (‘Natural’); at the global and regional level. Source: Garnett, S.T. et al.

Lorsque d’autres formes de gestion communautaire par des communautés locales sont incluses, il est estimé que jusqu’à plus de 50 % de la superficie terrestre mondiale dépendent d’une gestion collective des peuples autochtones et des communautés locales, couvrant un vaste éventail des biomes, notamment des forêts, des pâturages, des déserts et des zones côtières.5

Les preuves scientifiques indiquent désormais clairement que la plupart de la diversité biologique terrestre sauvage et domestiquée de la planète se trouve sur les terres et les territoires des peuples autochtones et des communautés locales.6 Ils comprennent des zones où les droits des peuples autochtones et des communautés locales sont juridiquement reconnus, ainsi que des zones sans reconnaissance juridique, mais dont ils revendiquent, utilisent et gèrent les terres et les ressources dans la pratique. Néanmoins, ces terres sont sujettes de manière croissante à l’extraction des ressources, à la production de matières premières, à l’exploitation minière, aux infrastructures pour les transports et l’énergie, qui sont toutes source de déforestation et de détérioration de l’environnement.7

The need to recognise effective community conservation

De nombreuses études confirment la valeur des terres des peuples autochtones et des communautés locales pour la diversité biologique aux niveaux national, régional et local. Des recherches récentes ont montré qu’au Canada, au Brésil et en Australie, les espèces de vertébrés indigènes sont plus abondantes dans les zones gérées par des Autochtones qu’ailleurs, y compris dans les aires protégées. « Ces comparaisons confirment…que des mesures positives visant à conserver ou améliorer les valeurs existantes sur les terres gérées par des Autochtones ont le potentiel de faire progresser de manière significative la conservation de la diversité biologique mondiale ».8 Par conséquent, les terres gérées par des Autochtones constituent une réserve importante pour l’abondance des espèces de vertébrés dans trois des six plus grands pays du monde.9

De nombreuses études ont montré que les taux de déforestation sont inférieurs là où les droits fonciers des peuples autochtones et des communautés locales sont garantis comparé aux aires gérées par le gouvernement, et que la participation locale à la gestion de la conservation peut améliorer les résultats en termes de diversité biologique. .10 Une étude de 2018 a conclu que « comprendre l’ampleur, le lieu et la nature des valeurs de conservation des terres sur lesquelles les peuples autochtones exercent des droits traditionnels est primordial pour la mise en œuvre de plusieurs accords mondiaux portant sur la conservation et le climat ».11

La nécessité de reconnaître les droits

En plus d’établir l’état de la diversité biologique sur les terres des peuples autochtones et des communautés locales, une question importante qui se pose est de savoir si la diversité biologique sur les terres des peuples autochtones et des communautés locales sera conservée à l’avenir. Les peuples autochtones affirment fermement qu’au fil de l’histoire, l’exercice de l’autodétermination a permis d’obtenir les meilleurs résultats en matière de conservation. Les faits confirment que, bien que la diversité biologique décline partout, de manière générale elle recule moins rapidement sur les terres des peuples autochtones qu’ailleurs.12 Le simple fait de reconnaître et appuyer de manière effective les droits et les systèmes de gestion fonciers des peuples autochtones et des communautés locales permettrait d’accomplir des progrès significatifs dans la réalisation de l’objectif 11.

Les politiques de conservation au niveau mondial reconnaissent de plus en plus le rôle des peuples autochtones et des communautés locales dans la conservation de la diversité biologique et la nécessité de respecter leurs droits.13 De même, dans son évaluation mondiale de la diversité biologique et des services écosystémiques de 2019 (Global Assessment on Biodiversity and Ecosystem Services), l’IPBES souligne le rôle primordial des peuples autochtones et des communautés locales dans la conservation.14 Toutefois, dans de nombreux pays, les politiques, programmes et projets de conservation aux niveaux national et local restent trop souvent basés sur des approches et des lois coloniales obsolètes qui envisagent la « conservation comme une forteresse »15 et l’aliénation des personnes par rapport à la nature.16 D’une part cela ne favorise pas la poursuite du rôle que jouent les peuples autochtones et les communautés locales dans la conservation, et d’autre part, dans de trop nombreux cas, cela génère des conflits avec les peuples autochtones et les communautés locales, de graves effets socio-économiques négatifs, et trop souvent, des violations flagrantes des droits humains.17

Bien que des progrès importants aient été accomplis dans la réalisation de l’objectif de conservation quantitatif de 17 % des eaux terrestres et continentales, des lacunes importantes demeurent dans la mise en œuvre des aspects qualitatifs de l’objectif. La mesure de l’efficacité des aires protégées dirigées par les pouvoirs publics est lacunaire en termes de résultats relatifs à la diversité biologique,18 , et l’évaluation de l’équité des arrangements en matière de gouvernance est loin d’être celle qui est nécessaire pour atteindre cet objectif spatial en termes qualitatifs.19

Un changement conceptuel est nécessaire, pour passer de la « conservation comme objectif » d’interventions externes dans des aires apparemment « naturelles » sans influence humaine, à la compréhension du fait que de bons résultats en matière de conservation découlent de relations continues entre les humains et la nature enracinées dans la culture, tel que le montrent les peuples autochtones et les communautés locales avec leurs terres, leurs territoires et leurs ressources. Une transformation radicale est nécessaire pour passer des approches de conservation actuelles qui excluent et aliènent les peuples autochtones et les communautés locales, à des approches collaboratives fondées sur les droits qui soutiennent et promeuvent la conservation pilotée par les communautés et l’utilisation coutumière durable, et qui promeuvent les relations réciproques entre la nature et la culture.

Contributions et expériences des peuples autochtones et des communautés locales relatives à l’objectif 11

Les peuples autochtones et les communautés locales contribuent de manière significative à la réalisation de l’objectif 11 d’une multitude de façons et dans des situations nationales et locales très différentes. Leurs contributions sont regroupées ci-dessous dans trois catégories :

  • conservation pilotée par les peuples autochtones et les communautés locales, aires protégées autochtones, et APAC « territoires et aires conservés par les peuples autochtones et les communautés locales » ou « territoires de vie»)
  • gestion collaborative des aires protégées
  • lutte contre les violations des droits humains et promotion de l’équité et de la justice en matière de conservation.

La conservation axée sur la transformation requise au cours de la décennie à venir doit réaffirmer les droits, en allant plus loin que la communication et la collaboration, vers une pleine reconnaissance des droits des peuples autochtones et des communautés locales aux terres, territoires et ressources, et un soutien accru aux nombreuses situations concrètes où la conservation est pilotée par les peuples autochtones et les communautés locales20

Conservation pilotée par les peuples autochtones et les communautés locales

Les initiatives de conservation pilotées par des peuples autochtones et des communautés locales sont répandues, comme indiqué tout au long du présent rapport, mais elles ne bénéficient encore que d’une reconnaissance et d’un soutien limités de la part de la plupart des gouvernements et organisations de conservation. Les politiques internationales de conservation (et parfois les politiques nationales) peuvent reconnaître ces initiatives et ces sites en tant qu’aires autochtones protégées (AAP), qu’APAC, ou peut-être en tant que « autres mesures de conservation efficaces par zone » (OECM). Les peuples autochtones et les communautés locales affirment et insistent sur le fait que ces aires devraient être reconnues comme des terres et territoires ancestraux avec une signification et un objectif plus larges que les limites du paradigme de conservation. Les peuples autochtones entretiennent une relation spéciale avec leurs territoires, terres, eaux et ressources, qui est reconnue dans le droit international comme découlant de la pratique et du droit coutumier. Parallèlement aux autres initiatives politiques des peuples autochtones et des communautés locales pour réaliser leurs droits, les activités de plaidoyer en matière de diversité biologique et de conservation mènent à des réformes des systèmes nationaux d’aires protégées dans plusieurs pays, notamment en Australie (voir l’encadré 25), au Canada (voir l’encadré 26) et à Madagascar (encadré 22) où des cadres nationaux souples ont cherché à appliquer concrètement les avancées des politiques adoptées au niveau mondial.

Dot–Green–9px

Encadré 25 : Damein Bell, PDG, Gunditj Mirring Traditional Owners Aboriginal Corporation

Les gardes fauniques de Gunditjmara restaurent l’environnement, et font renaître leur patrimoine culturel. Photo : Tyson Lovett-Murray, Gubdutj Mirring Traditional Owners Aboriginal Corporation RNTBC.
Gunditjmara rangers are restoring the environment, and revitalising their cultural heritage. Credit: Tyson Lovett-Murray, Gubdutj Mirring Traditional Owners Aboriginal Corporation RNTBC.

Étude de cas : l’inscription au Patrimoine mondial comme outil pour guérir le pays de Gunditjmara, aire autochtone protégée de Budj Bim, Australie

L’importance de nos territoires traditionnels est inhérente à nos croyances, notre culture, nos pratiques et notre vie. Notre communauté de Gunditjmara dans le sud-ouest de Victoria, en Australie, sait que nos ancêtres concevaient des voies d’eau, et fabriquaient des obstacles avec les coulées de lave et des pierres pour élever les kooyang(anguilles) et des poissons. Cette pratique a perduré pendant des milliers d’années, pour bâtir nos sociétés et nos villages en pierre.

— Lire l’étude de cas complète
Dot–Green–9px

Encadré 26 : Fondation IISAAK OLAM, Canada

Les membres de la Première Nation Tla-o-qui-aht réunis à Tsisakis (appelée baie de la flèche à talon) sur l’île de Meares en 2019 à l’occasion du 35e anniversaire du blocus pacifique qui s’y déroula en 1984 et donna lieu à l’établissement d’un Parc tribal sur l’île de Meares. Photo : Eli Enns.
Members of Tla-o-qui-aht First Nation gather at Tsisakis (aka heel boom bay) on Meares Island in 2019 for the 35th Anniversary of the peaceful blockades that took place there in 1984 which established Meares Island as a Tribal Park. Credit: Eli Enns.

Étude de cas : aires protégées et conservées des peuples autochtones : le sentier vers l’objectif 1 du Canada

Au Canada, grâce à l’« Initiative des sentiers autochtones », les peuples autochtones et les autorités publiques jouent ensemble un rôle de leadership pour la création d’aires autochtones protégées et conservées (AAPC). L’ « Initiative des sentiers autochtones » reconnaît le rôle essentiel des peuples autochtones en tant que leaders dans la conservation, et respecte les droits, les responsabilités et les priorités des peuples des Premières Nations, Inuit et Métis.

— Lire l’étude de cas complète

Les possibilités de développer cette reconnaissance sont nombreuses, tout comme celles de reproduire dans d’autres pays les réussites en matière de reconnaissance des résultats de conservation sur les territoires et les aires gérés par des peuples autochtones et des communautés locales, et des droits fonciers dont ils dépendent. Un élément clé de la réalisation des engagements internationaux, notamment du Plan stratégique 2011–2020 pour la diversité biologique et du cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020, repose sur la reconnaissance des droits des peuples autochtones et des communautés locales à leurs terres, territoires et ressources, et sur une reconnaissance et un soutien appropriés des territoires et aires régis, gérés et conservés collectivement par des peuples autochtones et communautés locales21

→ APAC / Territoires de vie

Les APAC sont hétérogènes par leur nature et spécifiques à un contexte. Collectivement, elles s’inscrivent dans un phénomène mondial désigné plus largement sous le terme de « territoires de vie », définis par certaines caractéristiques communes :

  • la communauté entretient une relation étroite et profonde avec son territoire, notamment à travers des récits, des visions du monde, des identités, des cultures et des modes de vie ;
  • la communauté adopte et applique ses propres décisions et règles pour son territoire à travers un système de gouvernance autodéterminé, qu’il soit reconnu ou non formellement par le gouvernement ;
  • indépendamment des intentions ou des motivations, les décisions et les efforts de la communauté contribuent à préserver la nature sur son territoire, ainsi que ses moyens de subsistance et son bien-être.

La tendance mondiale à la reconnaissance des AAPC est relativement mûre et traduit de nombreuses années d’efforts acharnés et de plaidoyer des représentants des peuples autochtones et des communautés. Dans certains pays, des organisations et des réseaux de peuples autochtones et de communautés locales ont collaboré avec succès avec les gouvernements en vue d’adopter la reconnaissance des AAPC dans les lois et politiques nationales et infranationales, y compris celles sur la diversité biologique, les aires protégées et les forêts.22

Les efforts déployés pour mettre en exergue le rôle crucial des AAPC dans les principales instances internationales ont permis de réaliser des progrès considérables. L’UICN reconnaît quatre « types de gouvernance » des aires protégées, dont la gouvernance par des peuples autochtones et des communautés locales. Quant aux instances de la CDB, les AAPC y occupent désormais une position plus centrale qu’auparavant, puisqu’elles sont reconnues dans plusieurs domaines thématiques et programmes. Ces thèmes et programmes incluent notamment les aires protégées et conservées, la mobilisation des ressources, les savoirs traditionnels et l’utilisation coutumière durable, le développement durable, les changements climatiques, la restauration des écosystèmes, et la diversité biologique agricole. Cette large reconnaissance des contributions des AAPC, au moins à l’échelon mondial, a encouragé les peuples autochtones et les communautés locales à chercher à instaurer l’autodétermination durable avec encore plus de vigueur, et à défendre leurs terres et territoires contre les forces qui menacent leur survie et leur bien-être.

Néanmoins, dans de nombreux pays les contributions des peuples autochtones et des communautés locales à la conservation demeurent largement invisibles dans les efforts nationaux de conservation, et restent dans de nombreux cas sous la menace directe de forces politiques et économiques dominantes. Un écart important demeure entre ce qui a été convenu au niveau international et ce qui est mis en œuvre aux niveaux national et infranational.

La nouvelle définition commune d’« autre mesure de conservation efficace par zone » (OECM) peut aider à combler cet écart, mais uniquement dans certaines circonstances.

→ Autres mesures de conservation efficaces par zone (OECM)

En 2018, à la CdP 14, les Parties à la CDB convenaient de la définition suivante d’OECM : « une zone géographiquement délimitée, autre qu’une aire protégée, qui est réglementée et gérée de façon à obtenir des résultats positifs et durables à long terme pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris des fonctions et services écosystémiques connexes et, le cas échéant, des valeurs culturelles, spirituelles, socio-économiques et d’autres valeurs pertinentes localement »23 Bien que les OECM devraient aboutir à des résultats en termes de diversité biologique, elles ne doivent pas nécessairement être consacrées à la conservation de la nature. Dans certaines circonstances, elles peuvent permettre la reconnaissance, la prise en compte et le soutien des aires régies, gérées et conservées par les peuples autochtones et les communautés locales, de façons plus appropriées que de les déclarer comme des aires protégées. L’efficacité de ce processus dépendra de différents facteurs, notamment le niveau de participation des peuples autochtones et des communautés locales à l’élaboration de cadres juridiques et politiques au niveau national pour les OECM, et le respect des droits et responsabilités des peuples autochtones et des communautés locales qui s’ensuit.24

 

gestion collaborative des aires protégées

En théorie, la gestion collaborative des aires protégées s’inscrit depuis plusieurs décennies dans les principales politiques de conservation, mais dans la pratique, le niveau de participation pleine et équitable dont ont bénéficié les peuples autochtones et les communautés locales a été variable. L’encadré 27 décrit un exemple innovant de gestion collaborative dans le Parc national de la Bikine dans la Fédération de Russie, où les peuples autochtones participent à tous les niveaux de gestion, de la stratégie à la détermination des objectifs, en passant par les activités et la surveillance.

Dot–Green–9px

Encadré 27 : Polina Shulbaeva, Centre de soutien des peuples autochtones du Nord

Créé en 2015, le Parc national de la Bikine est la plus grande forêt vierge protégée de la zone prétempérée d’Eurasie. Photo : Dilbara Sharipova.
Created in 2015, Bikin National Park is is the largest protected virgin forest in Eurasia’s pre-temperate zone. Credit: Dilbara Sharipova.

Étude de cas : Parc national de la Bikine : co-gestion innovante dans la Fédération de Russie

Le Parc national de la Bikine, d’une superficie de 1 160 469 hectares dans l’Extrême-Orient de la Fédération de Russie, est la plus grande forêt vierge protégée de la zone pré-tempérée d’Eurasie. Le parc fut créé en 201525 avec pour objectifs non seulement de préserver et restaurer les habitats des animaux sauvages et des espèces rares (comme le tigre de Sibérie), mais aussi de protéger la culture forestière des peuples autochtones de ce territoire, les Udege et les Nanai.

— Lire l’étude de cas complète
Lutte contre les violations des droits humains et promotion de l’équité et de la justice en matière de conservation

Dans de trop nombreux cas encore, la conservation se fait de manière coercitive, entraînant des répercussions négatives et de graves violations des droits humains, malgré les engagements politiques largement adoptés pour lutter contre ces répercussions et violations. En 2016, un rapport du Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones soulignait qu’environ la moitié des aires protégées de la planète ont été créées sur les terres des peuples autochtones, et que dans de nombreux cas, cela s’est accompagné de violations de leurs droits humains. Le rapport soulignait par ailleurs que les organisations de conservation n’agissaient pas suffisamment pour lutter contre les violations persistantes des droits humains26 . D’autres cas de violations des droits humains ont continué à voir le jour depuis lors. Par exemple :

  • Par exemple : en février 2019, une décision de la Cour suprême indienne a exposé au risque d’expulsion de leurs logements situés dans les forêts jusqu’à neuf millions de personnes, suite à une plainte déposée par des organisations de défense de la nature pour empêcher des « incursions » dans les aires protégées ;27
  • un projet de gestion de l’eau relatif à une aire protégée a entraîné l’expulsion du peuple Sengwer du Kenya de ses territoires traditionnels et le décès d’un Sengwer début 2018. Suite à des manifestations et à l’inquiétude exprimée, notamment dans une lettre conjointe des rapporteurs spéciaux des Nations Unies sur les droits humains, les défenseurs des droits humains et les droits des peuples autochtones, l’Union européenne a suspendu son appui à ce projet hydraulique et les expulsions ont cessé;28
  • en 2019, des preuves ont fait état de violations des droits humains par des organisations de conservation actives dans plusieurs régions du monde. 29

Depuis les années 1990, les organismes de conservation prennent de manière répétée des engagements politiques pour respecter les droits humains,30 , et le moment est venu pour eux d’adopter des mesures décisives pour s’assurer que leurs activités se conforment pleinement à ces engagements. Pour réaliser d’ici 2030 les ODD en synergie avec le cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020, des mécanismes efficaces sont nécessaires pour garantir qu’aucune nouvelle violation des droits humains ne se produise au nom de la conservation.

En ce moment charnière dans l’évolution et la mise en œuvre de la CDB, les peuples autochtones et les communautés locales appellent à la reconnaissance de leurs droits aux terres, territoires et ressources, et à l’élaboration et à la mise en œuvre de mécanismes efficaces pour garantir des améliorations tangibles en termes d’efficacité et d’équité.

Occasions et actions recommandées

  • Les peuples autochtones et les communautés locales devraient continuer à exercer leurs droits inhérents à l’autodétermination et à la gouvernance sur leurs terres, eaux, territoires et ressources conformément à leurs traditions culturelles et spirituelles et à leurs relations réciproques avec la nature, et renforcer la conservation réalisée par la communauté.
  • Les gouvernements et les autres acteurs devraient reconnaître et soutenir la mosaïque écologique complexe et riche que les terres et territoires des peuples autochtones et des communautés locales offre, et la priorité qui lui est accordée, avec de bons résultats en matière de conservation qui prospèrent grâce à des approches ancrées dans la culture.
  • Les gouvernements et les autres acteurs, en partenariat avec les peuples autochtones et les communautés locales, devraient promulguer la reconnaissance juridique appropriée des terres et eaux des peuples autochtones et des communautés locales comme catégorie distincte d’utilisation des terres qui contribue à la conservation, conformément aux lois coutumières, aux pratiques de gestion et au consentement libre, préalable et éclairé.
  • Les gouvernements et les autres acteurs, notamment les organisations de conservation et les organismes de financement, devraient reconnaître les peuples autochtones et les communautés locales comme des titulaires de droits et des acteurs essentiels dans la conservation de la diversité biologique, et les soutenir en ce sens. Cela pourrait comprendre, à titre d’exemple, un soutien aux modèles de conservation pilotés par des communautés qui reconnaissent, garantissent et font progresser de manière adéquate différents types de conservation menés par des peuples autochtones et des communautés locales, notamment des APAC et des activités communautaires de conservation, dans les lois, politiques et programmes nationaux.
  • Les gouvernements et les autres acteurs, notamment les organisations de conservation et les organismes de financement, devraient défendre activement les droits humains et le principe fondamental d’équité, notamment l’équité entre les sexes, comme faisant partie intégrante de la gouvernance, de la gestion, de la stratégie et des programmes de conservation, dans toutes les formes d’aires protégées et conservées. Des moyens efficaces de réparer les actions qui ont eu des répercussions négatives sur les peuples autochtones et les communautés locales devraient être établis, afin de rétablir la confiance et la compréhension mutuelles.
  • Les gouvernements, les peuples autochtones et les communautés locales et les autres acteurs devraient mettre sur pied des plateformes de collaboration, des partenariats et des projets afin de réaliser les objectifs en matière de conservation et de bien-être humain, y compris dans les régions nationales et transfrontalières, sur les sites inscrits au Patrimoine mondial, les sites Ramsar et les réserves de biosphère.

Ressources essentielles

References

  1. IPBES (2019) Summary for policymakers of the global assessment on biodiversity and ecosystem services of the Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services. S. Díaz, J. Settele, E. S. Brondízio E.S., H. T. Ngo, M. Guèze, J. Agard, A. Arneth, P. Balvanera, K. A. Brauman, S. H. M. Butchart, K. M. A. Chan, L. A. Garibaldi, K. Ichii, J. Liu, S. M. Subramanian, G. F. Midgley, P. Miloslavich, Z. Molnár, D. Obura, A. Pfaff, S. Polasky, A. Purvis, J. Razzaque, B. Reyers, R. Roy Chowdhury, Y. J. Shin, I. J. Visseren-Hamakers, K. J. Willis, et C. N. Zayas (éd.). Bonn, Allemagne : IPBES. Disponible sur : https://doi.org/10.5281/zenodo.3553579
  2. Garnett, S. T. et al. (2018) « A spatial overview of the global importance of Indigenous lands for conservation », Nature Sustainability1(7), pp. 369–374.
  3. Child, B. et Cooney, R. (2019) Local commons for global benefits: Indigenous and community-based management of wild species, forests, and drylands. A STAP document. Washington, D.C. : Fonds pour l’environnement mondial. Disponible sur : http://stapgef.org/sites/default/files/publications/52954%20FINAL%20LCGB%20Report_web.pdf
  4. Garnett, S. T. et al. (2018) « A spatial overview of the global importance of Indigenous lands for conservation », Nature Sustainability 1(7), pp. 369–374.
  5. Child, B. et Cooney, R. (2019) Local commons for global benefits: Indigenous and community-based management of wild species, forests, and drylands. A STAP document. Washington, D.C. : Fonds pour l’environnement mondial. Disponible sur : http://stapgef.org/sites/default/files/publications/52954%20FINAL%20LCGB%20Report_web.pdf
  6. IPBES (2019) Summary for policymakers of the global assessment on biodiversity and ecosystem services of the Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services. S. Díaz, J. Settele, E. S. Brondízio E.S., H. T. Ngo, M. Guèze, J. Agard, A. Arneth, P. Balvanera, K. A. Brauman, S. H. M. Butchart, K. M. A. Chan, L. A. Garibaldi, K. Ichii, J. Liu, S. M. Subramanian, G. F. Midgley, P. Miloslavich, Z. Molnár, D. Obura, A. Pfaff, S. Polasky, A. Purvis, J. Razzaque, B. Reyers, R. Roy Chowdhury, Y. J. Shin, I. J. Visseren-Hamakers, K. J. Willis, et C. N. Zayas (éd.). Bonn, Allemagne : IPBES. Disponible sur : https://doi.org/10.5281/zenodo.3553579
  7. Child, B. et Cooney, R. (2019) Local commons for global benefits: Indigenous and community-based management of wild species, forests, and drylands. A STAP document. Washington, D.C. : Fonds pour l’environnement mondial. Disponible sur : http://stapgef.org/sites/default/files/publications/52954%20FINAL%20LCGB%20Report_web.pdf
  8. Schuster, R., Germain, R.R., Bennett, J.R. (2019) « Vertebrate biodiversity on indigenous-managed lands in Australia, Brazil and Canada equals that in protected areas ». Environmental Science & Policy 101.
  9. Université de la Colombie britannique (2019) « Biodiversity highest on Indigenous-managed lands ». ScienceDaily. Disponible sur : https://www.sciencedaily.com/releases/2019/07/190731102157.htm
  10. Cronkleton, P., et al. (2017) « How do property rights reforms provide incentives for forest landscape restoration? Comparing evidence from Nepal, China and Ethiopia », International Forestry Review 19(4), pp. 8-23.

    Elliott, S., et al. (2019) « Collaboration and Conflict—Developing Forest Restoration Techniques for Northern Thailand’s Upper Watersheds Whilst Meeting the Needs of Science and Communities », Forests10(732).

    Nelson, A. et Chomitz, K.M., (2011) « Effectiveness of Strict vs. Multiple Use Protected Areas in Reducing Tropical Forest Fires: A Global Analysis Using Matching Methods », PLoS ONE 6(8).

    Nepstad, D., et al. (2006) « Inhibition of Amazon Deforestation and Fire by Parks and Indigenous Lands », Conservation Biology 20(1), pp. 65-73.

    Persha, L., Agrawal, A. et Chhatre, A. (2011) « Social and ecological synergy: Local rulemaking, forest livelihoods, and biodiversity conservation ». Science331(6024), pp. 1606–08.

    Porter-Bolland, L., et al. (2012) « Community Managed Forests and Forest Protected Areas: An Assessment of Their Conservation Effectiveness Across the Tropics », Forest Ecology and Management268(6).

    Sanchez-Azofeifa, G., et al. (2008) « Land cover and conservation in the area of influence of the Chamela-Cuixmala Biosphere Reserve, Mexico », Forest Ecology and Management 258(6), pp. 907-912.

    Stocks, A., et al. (2007) « Indigenous, Colonist, and Government Impacts on Nicaragua’s Bosawas Reserve », Conservation Biology 21(6), pp. 1495-1505.

    Tucker, C., M., (2008) Changing Forests: Collective Action, Common Property, and Coffee in Honduras. Dordrecht: Springer.

    Waller, D. M., et Reo., N.J., (2018) « First stewards: Ecological outcomes of forest and wildlife stewardship by indigenous peoples of Wisconsin, USA », Ecology and Society 23(1).

    Walker, W., Baccini, A., Schwartzman, S., Ríos, S., Oliveira-Miranda, M.A., Augusto, C., Ruiz, M.R., Arrasco, C.S., Ricardo, B., Smith, R., Meyer, C., Jintiach, J.C. et Vasquez Campos, E. (2014) « Forest carbon in Amazonia: The unrecognized contribution of indigenous territories and protected natural areas ». Carbon Management 5(5-6), pp. 479-485. Carbon Management 5(5-6), pp. 479-485.
  11. Garnett, S. T. et al. (2018) « A spatial overview of the global importance of Indigenous lands for conservation », Nature Sustainability1(7), pp. 369–374.
  12. IPBES (2019) Summary for policymakers of the global assessment on biodiversity and ecosystem services of the Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services. S. Díaz, J. Settele, E. S. Brondízio E.S., H. T. Ngo, M. Guèze, J. Agard, A. Arneth, P. Balvanera, K. A. Brauman, S. H. M. Butchart, K. M. A. Chan, L. A. Garibaldi, K. Ichii, J. Liu, S. M. Subramanian, G. F. Midgley, P. Miloslavich, Z. Molnár, D. Obura, A. Pfaff, S. Polasky, A. Purvis, J. Razzaque, B. Reyers, R. Roy Chowdhury, Y. J. Shin, I. J. Visseren-Hamakers, K. J. Willis, et C. N. Zayas (éd.). Bonn, Allemagne : IPBES. Disponible sur : https://doi.org/10.5281/zenodo.3553579
  13. Cela est particulièrement évident dans les mesures convenues lors du Congrès mondial sur les parcs de l’UICN en 2003 et le Programme de travail relatif aux zones protégées de la CDB en 2004, dans l’élaboration de l’ « Initiative de conservation sur les droits humains », et dans plusieurs résolutions adoptées lors des Congrès mondiaux de la nature qui ont suivi.
  14. IPBES (2019) Summary for policymakers of the global assessment on biodiversity and ecosystem services of the Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services. S. Díaz, J. Settele, E. S. Brondízio E.S., H. T. Ngo, M. Guèze, J. Agard, A. Arneth, P. Balvanera, K. A. Brauman, S. H. M. Butchart, K. M. A. Chan, L. A. Garibaldi, K. Ichii, J. Liu, S. M. Subramanian, G. F. Midgley, P. Miloslavich, Z. Molnár, D. Obura, A. Pfaff, S. Polasky, A. Purvis, J. Razzaque, B. Reyers, R. Roy Chowdhury, Y. J. Shin, I. J. Visseren-Hamakers, K. J. Willis, et C. N. Zayas (éd.). Bonn, Allemagne : IPBES. Disponible sur : https://doi.org/10.5281/zenodo.3553579
  15. La conservation comme une forteresse est fondée sur la croyance que la meilleure manière de protéger la diversité biologique est d’isoler entièrement la vie sauvage de l’être humain, sur la base de l’hypothèse que toutes les utilisations locales et traditionnelles des terres contribuent au recul de la diversité biologique et à la détérioration de l’environnement. Voir : Brockington, D. (2002) « Fortress Conservation: The Preservation of the Mkomazi Game Reserve, Tanzania ». Melton : James Currey.
  16. Voir Rights and Resources Initiative (2018) Cornered by Protected Areas. Washington, D.C. : Rights and Resources Initiative. Disponible sur :www.corneredbypas.com
  17. Voir par exemple : Tauli-Corpuz, V. (2016) A/71/229. Rapport de la Rapporteuse spéciale du Conseil des droits de l’homme sur les droits des peuples autochtones. New York : Assemblée générale des Nations Unies. Disponible sur : https://www.un.org/en/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/71/229&Lang=F

    McVeigh, K. (2019) « WWF accused of funding guards who “tortured and killed scores of people” ».. The Guardian.. Londres : The Guardian. Disponible sur : https://www.theguardian.com/global-development/2019/mar/04/wwf-accused-of-funding-guards-who-allegedly-tortured-killed-scores-of-people Département des Nations Unies pour les affaires économiques et sociales (2019) EGM: Conservation and the Rights of Indigenous Peoples 23-25 January 2019 Nairobi, Kenya. New York : Département des Nations Unies pour les affaires économiques et sociales. Disponible sur : https://www.un.org/development/desa/indigenouspeoples/meetings-and-workshops/expert-group-meeting-on-conservation-and-the-rights-of-indigenous-peoples.html

    Département des Nations Unies pour les affaires économiques et sociales (2019) EGM: Conservation and the Rights of Indigenous Peoples 23-25 January 2019 Nairobi, Kenya. New York : Département des Nations Unies pour les affaires économiques et sociales. Disponible sur : https://www.un.org/development/desa/indigenouspeoples/meetings-and-workshops/expert-group-meeting-on-conservation-and-the-rights-of-indigenous-peoples.html
  18. Une étude récente indiquait que « sur les 29 % de toutes les aires protégées évaluées au niveau mondial, seuls 24 % de ces aires étaient bien gérés.» Source : Tauli-Corpuz, V., Alcorn, J., Molnar, A., Healy, C. et Barrow, E. (2020) « Cornered by PAs: Adopting rights-based approaches to enable cost-effective conservation and climate action ». World Development130.
  19. Geldmann, J., Manica, A., Burgess, N.D., Coad, L et Balmford, A. (2019) « A global-level assessment of the effectiveness of protected areas at resisting anthropogenic pressures ». PNAS 116(46).
  20. Whitehead, J., Kidd, C., Perram, A., Tugenhadt, H. et Kenrick, J. (2019) « Transforming conservation – a rights-based approach ».Moreton-in-Marsh : Forest Peoples Programme. Disponible sur : https://www.forestpeoples.org/en/lands-forests-territories-rights-based-conservation/news-article/2019/transforming-conservation
  21. Pour plus d’informations, voir : Indigenous Peoples’ & Community Conserved Territories & Areas (n.d.) ICCA Consortium. Indigenous Peoples’ & Community Conserved Territories & Areas. Disponible sur : https://www.iccaconsortium.org

    Pagdee, A., Yeon-Su, K. et Daugherty, P.J. (2006) « What makes community forest management successful: A meta-study from community forests throughout the world ». Society & Natural Resources19(1): 33-52.
  22. Indigenous Peoples’ & Community Conserved Territories & Areas (n.d.) ICCA Consortium. Indigenous Peoples’ & Community Conserved Territories & Areas. Disponible sur : https://www.iccaconsortium.org

    UICN-WCPA (2019) Recognising and reporting Other Effective Area-based Conservation Measures. Rapport technique. UICN : Gland.
  23. Voir : Convention sur la diversité biologique (n.d.). « COP decisions ». Disponible sur : https://www.cbd.int/decisions/cop/?m=cop-14
  24. Jonas H.D., Enns E., Jonas H.C., Lee E., Tobon C., Nelson F., et K. Sander Wright (2017) « Will Other Effective Area-Based Conservation Measures increase recognition and support for ICCAs? » PARKS 23.2. UICN : Gland.

    UICN-WCPA (2019) Recognising and reporting Other Effective Area-based Conservation Measures. Rapport technique. UICN : Gland.
  25. Fédération de Russie (2015) « Decree of the Government of the Russian Federation November 3 2015 No. 1187, On the establishment of the Bikin National Park ». Moscou : Fédération de Russie.
  26. Tauli-Corpuz, V. (2016) Rapport de la Rapporteuse spéciale du Conseil des droits de l’homme sur les droits des peuples autochtones. A/71/229. New York : Assemblée générale des Nations Unies. Disponible sur : https://www.un.org/en/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/71/229&Lang=F
  27. Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (2019) « India must prevent the eviction of millions of forest dwellers, say UN experts ». Genève : Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Disponible sur : https://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=24786&LangID=EIndia
  28. Conseil économique et social des Nations Unies (2019) Réunion d’un groupe d’experts internationaux sur le thème « La protection de l’environnement et les droits des peuples autochtones » E/C.19/2019/7. New York : Conseil économique et social des Nations Unies. Disponible sur : https://undocs.org/fr/E/C.19/2019/7
  29. Newing, H. et Perram, A. (2019) « What do you know about conservation and human rights? » Oryx53(4), pp. 595-596.
  30. Newing, H. et Perram, A. (2019) « What do you know about conservation and human rights? » Oryx53(4), pp. 595-596.